La grange de Rosey

Site. 

Rosey se situe sur un site de plateau, à l’extrémité de la Montagne, entouré de plaines agricoles, et de forêts. Le site est à proximité du château de Mâlain, et très proche du village de Lantenay comme on peut le constater sur la figure 1.  La grange de Rosey avait une dépendance sur les Haut de Neuilly. Documentation

Formation et fonction du domaine 

Notice historique. Le site fut cédé aux cisterciens en 1157, grâce à l’action de l’évêque de Langres.  Et la première mention attestant la grange date de  1164, lors d’un accord entre Gui de Sombernom et les cisterciens au sujet de pâturages, il est dit « ejus pertinens apud grangiam suam de Roseriis predicti monachi tenebant. »[1] De l’époque médiévale, on ne connaît pratiquement rien, même le registre 11 H 1160 reste pratiquement muet sur le site, quasiment aucune réparation, seulement la mention de transaction avec l’abbaye et le versement des grains et autres productions de la grange. A cette grange est rattaché les Haut de Neuilly, acquis à l’abbaye de saint Seine en 1197, et à lors de l’achat de ce domaine il existait déjà une grange « venditionem illam grangie de Nuilleio.»[2]  Sur Ancey il n’y a aucun souvenir d’un établissement agricole spécifique, mais sur Neuilly, la photos graphie aérienne à conservé les traces d’une ferme, dont il ne reste plus que les  fondations. Domaine Rosey était un centre d’exploitation autour duquel rayonnait un certain nombre de prés, terres et forêt  sur lesquels les cisterciens possédaient des droits d’usages ou, qu’ils exploitaient. On a put établir une liste : Neuilly, Fleurey, Urcy, Lumyn, Lantenay, Mâlain, Ancey, Pâques, comme on peut le constater sur le tableau 1. On connaît quelques indications de superficie notamment sur Rosey et sur Neuilly et ce grâce à l’Atlas de Cîteaux, au 18e siècle à l’époque de la rédaction, on stipule que Rosey possédait 79 ha de bois et 137 ha de terre cultivable, et sur Neuilly 107 ha de bois et 59 ha de terre cultivable.  En 1636 il est précisé que les cisterciens possède sur Rosey deux petit canton de bois de 20 et 13 journaux, 300 journaux de terre, 13 soitures de prés. Sur Ancey un canton de vigne de 4 journaux et demi, et, sur les Haut de Neuilly, 100 journaux de terre, 450 journaux de bois[3]Signalons également sur le territoire de Rosey de vignes comme en témoigne 12 baux de locations datant de 1404[4] Revenu en 1644 46 livres par an en deux termes[5]PersonnelSur Rosey, il est plus difficile de déterminer la présence d’une familia, mais celle-ci est présente, notamment on retrouve une servante « Ancilla dicte grangie », il est intéressant de remarquer que pour le 14e siècle, qu’un lien s’établit entre la grange de Rosey et le village de Lantenay, car le maître de la grange de Rosey et également prévôt de Lantenay, « magister dicte grangie preposito de Lantenay »[6] 

Gestion du domaine

On ignore la date de la première amodiation, les archives restent muettes sur cet événement, et la première que l’on retrouve date de 1473, et on constate via ces différentes amodiations qu’elle sera toujours exploitée, mais les bâtiments  haut de Neuilly seront abandonnés, mais non l’exploitation qui sera souvent amodié à des exploitants des villages voisins, et les bâtiments vont disparaître et ce dès le 17e siècle. 

Bâtiments

Moyen âge

Nous ne connaissons ni le nombre de bâtiment, ni quel type de bâtiment, pouvait se trouver sur le site de Rosey, tout ce que nous pouvons avancer c’est que nom de Rosey existait avant l’arrivée des cisterciens. 

Epoque moderne

C’est à partir de 1546, lors  de l’établissement d’un bail que nous avons les mentions les plus précises au sujet des bâtiments qui devaient exister sur le site, ce locataire louait les granges de Rosey et de Neuilly, et le bail mentionne « item s’est tenu et a promis reteneur de faire,…,les réparations nécessaires,.., en la grange dudit Rosey qui est prête à ruine en laquelle se fera et que besoin (d’) pignon pour sauver la grange, remettre des tuiles de lave, refaire les piliers et fondements de la dite grange. Et aussi la maison et manoir des grangiers et mitanchiers pour y habiter »[7], il apparaît que la grange devait être soit abandonner soit mal entretenu, mais compte tenu des événements évoqués pour le village de Crépey, c’est dernier on du survenir dans la zone de Rosey. Par la suite lors de la rédaction d’un terrier concernant le site, voici ce qui est évoqué pour 1557 « La grange de Rosey contenant en longueur 140 pieds, en largueur 68 pieds, hauteur 48 pieds le tout en pierre, couvert de lave. Item une autre petite maison contenant 32 pieds de longueur où il y a un chaupfeur et 31 pieds de large. Item une autre maison tenant de longueur 52 pieds en largueur 24 pieds en laquelle il y a deux chaupfeur. Encore une petite maison de pierre où est situé un four contenant en largueur 9 pieds et en longueur 20 pieds. Encore une petite maison aussi de pierre, couverte de lave en façon d’appendice contenant en longueur 20 pieds et 12 pieds en largueur en ce (…) les murailles lesquelles granges et maisons sont entourés de murailles lesquelles murailles sont depuis fort ruineuse, et le pourpris de la grange à une superficie de 12 journaux et un tiers »[8].  Dans le même texte, bornage de l a grange. Donc nous sommes face à un ensemble de bâtiments nous seulement d’exploitation, mais également d’habitation, le chaupfeur, étant en réalité une chambre à feux, donc une salle où l’on vivait, ainsi donc deux maisons d’habitation, une grange, un appendice et un four, nettement séparé des autres bâtiments (à cause des risques d’incendies.) Donc un ensemble de bâtiments relativement important, mais témoins d’une petite exploitation agricole isolée dans le paysage, pouvant abriter plusieurs familles, malgré la ferme de Rosey n’abritera qu’un feux, mais nous ignorons la composition du feux qui résidait sur Rosey. En 1636, il est dit « Les bâtiments de la métairie étaient en assez bonne état et réparé depuis peu que consistant en un corps de logis fait de pierre et couvert de lave, en une grange de pareille matière et une autre au même lieu qui sert d’étable tant aux vaches qu’aux porcs[9] » En 1711, une visite des bâtiments fut effectuée, cette dernière décrit moins les bâtiments que les réparations qui seront nécessaires pour remettre en état la métairie de Rosey « premièrement dans la maison où réside ledit Grivot, le plein pied est dessous man vuy et bossu, en plusieurs endroits la porte et serrure d’icelle en état la fenêtre du côté du (bise) il n’y a point de barreau n’y apparence qu’il y en ait eu, la dite fenêtre (caduc) et garni de verrous, il n’y a point. Il n’y a point (d’au foussure) en la monter du grenier, les marges usées et (dont) distant de se ruiner, la porte mène tenir un peut encore servir quelques temps. Il n’y a point de barreau, verrou n’y apparence qu’il y en eut. Le terrain dudit grenier en état. La porte de la chambre joignant est caduc sans serrure n ‘y qu’il y en l’apparence qu’il y en ait eu, une serrure pour chacune, l’âtre et (  ) du four de ladite maison en état, et une autre maison joignant /  la porte et serrure / en état la / serrure de la petite chambre joignant sans clef la fenêtre / sans (  ) et barreau n’y loquet / seulement fermer d’une barre / le barré (   ) en état, le / grenier dessus le terrain en  état / la fenêtre sans fermeture / y ai ayant jamais eu en laquelle / il n’y a point de barreau, manquer / un trapou audit grenier (  )  une chambre derrière où résidant la (visite)  (   ) la porte est toute neuve et garnis d’une / serrure à clef les terrains humides et gâtées par l’humidité, manque / une porte ou galaudage entre / ladite maison et la chambre joignant la porte du grenier et avec la serrure (loquet) un verrou, plein pied de la dite cave de (  ) la porte entre la petite chambre et celle occupée par Grivot fermé, avec une corde seulement n’y / ayant apparence d’autres fermetures, l’âtre et le four tout ruiné / et hors d’état de cuire, dans le grenier de la dite chambre le terrain en état, la fenêtre / du côté du (bise) fermé d’une cheville et les trois (ouverture) du côté du septentrion sans fermeture / n’y apparence qu’il y en ait eu,/ la porte de la dite maison il y a / le (  ) tiré de gazon que les prud’hommes on reconnu provenir / du couvert de la dite maison (  ) que (  ) a été rétablis il y a dévêtue /  (  ) de gazonner au pignon / de la dite maison./ La grange neuve la porte / en bon état (  ) en état le (      ) garni que de mégaud / roudy a joignant les traverces / son état et garni de branchage / et quelques lattres sans mangeoire / n’y ratelier, la (  ) il y a / (  ) pour donner au bétail et non garni / que de douelle de tonneau / attacher avec des clous, la porte / caduc et n’y a en aucune fermeture, dans la dite grange cy devant occupé par (      ) et la grande porte en bon état à la referrure du haut qui est gâté de pourriture (  ) en mauvais état et faut / la refaire (   ), la porte / de l’écurie caduc et ferme à clef / la dite écurie est mal construite / faite seulement avec de méchante / latte état a proposer d’y faire / une (   ) et agrandir la dite écurie, n’y ayant que quelques méchant travaux en icelles tout pourris sans latte n’y bois sur tout n’y ayant séparation entre la dite grange et l’écurie /  en laquelle grange il n’y a point / du pignon / faisant séparation des granges est gâtée du côté de la dite / écurie d’environ une toise qu’il faut réparer pour suite plus grande / (   ) en laquelle écurie il n’y a point de plancher n’y apparence qu’il y en eut / ladite bergerie il y a quantité de gazon qui peuvent provenir / desdits bâtiments, dans la cour / il y a (   ) anciennement une citerne qui est remplit de gazon y ayant seulement  environ 8 poules d’eau (  )/ il n’y a point de chaumettes aux bâtiments n’y apparence qu’il y en ait eut »[10]Juste avant la révolution française, lors de l’établissement d’un bail en 1790, il est dit « Deux chambres à feux, les greniers au-dessus en bon état, deux granges et deux écuries, un jardin et toutes ses dépendances et une fontaine qui a un demi-lieu. Il est intéressant de noter dans un premier temps que la grange est en mauvaise état au début du 18e siècle, et si on suit le devis, les réparation on dut être importante, mais il nous manque le coût de ces dernières.  De plus il faut noter la présence d’une citerne, car il n’y a qu’une source, qui relativement éloignée (une demi-lieux.) Quant à l’apparence qu’elle pouvait avoir à cette époque, nous n’avons aucun indice, uniquement une vignette tirée de l’Atlas de Cîteaux, comme nous pouvons  le constater sur la 

figure 2. Nous avons également tenté d’imaginer ce que pouvait être la grange à l’époque moderne, grâce aux différents description que nous avons à notre disposition, c.f Plans de la Grange de Rosey.

Epoque Révolutionnaire

A la révolution française lors qu’ils ont vendu la métairie, il existait un rapport d’expert datant du 4 janvier 1791 en bâti, deux granges, écuries, aisances, porcherie, poulailler, cour, jardin. Superficie 320 journaux, 12 soitures de prés sur Fleurey, 9 sur Ancey. 

Aujourd’hui

Actuellement les bâtiments qui sont conservés ne sont pas ceux qui ont été construit par les cisterciens. Leur disposition elle-même a largement évolué, ainsi grâce à la vignette, et les cadastres anciens nous avons tenté d’établir une restitution de la disposition des bâtiments des granges, figure 4. Ici il nous faut revenir à la ferme des Hauts de Neuilly, dont nous possédons pratiquement aucun indice, sinon un vague dessin sur l’Atlas de Cîteaux qui nous indique la présence bâtiments, ainsi qu’une photo aérienne, qui montra distinctement l’emplacement d’une ferme entouré d’un muraille, on distingue au moins un bâtiments relativement grand, qui devait être une maison d’habitation mixte, mais cette ferme, a dut être rapidement abandonné. Ces derniers doivent dater du 19e siècle, comme on peut le distinguer sur la figure 3. rosey5.jpg
 
Figure 1 : Situation de la ferme de Lantenay (Carte I.G.N.) 

rosey4.jpg

Figure 2 : Vignette représentant la ferme de Rosey (Atlas de Cîteaux) 

rosey3.jpg

Figure 3 : La ferme de Rosey aujourd’hui (bâtiment principal) 

Date  Biens réception (lieux, lieux dits) 
1157  Formation du noyau primitif de la grange de Rosey 
1164  Extension du domaine de la grange de Rosey, biens sur le même finage 
1172-1175  Extension du domaine de la grange de Rosey, biens sur le même finage 
1184  Extension du domaine de la grange de Rosey, biens sur le même finage 
1197  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Neuilly 
1205  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Fleurey et Urcy 
1193-1208  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Lumyin 
1240  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Lantenay 
1253  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Mâlain 
1255  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Neuilly 
1264-1272  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens sur Ancey 
1274  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens Fleurey 
1280-1285  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens Ancey 
1286  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens Pervesues 
1298  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens Pâques 
1296  Extension du domaine de Rosey, par réception de biens Lantenay 

Tableau 1 Formation du domaine de Rosey 


[1] Marillier n°170

[2] Texte n°14, Charte et Documents concernant les granges de Crépey, Détain, Gergueil, Rosey

[3] 11 H 133, Déclaration et visite du domaine, 1636 

[4] 11 H 746

[5] INV 204 

[6] 11 H 1160, f°1386 f°143, Ordre cistercien et abbaye de Cîteaux : comptes, 1337-1402 

[7] 11 H 146

[8] 11 H 735

[9] 11 H 13

[10] 11 H 740, Amodiation 1520-1784

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